ROXANE GOUGUENHEIM
Roxane Gouguenheim développe dès 2015 une pratique plastique ancrée dans une pensée de la nuit historique. À travers la peinture, la sculpture, l’image numérique/vidéo ou l’installation, elle interroge la persistance des ruines, la segmentation et le manque des corps, les formes de rémanence et les traces laissées par les grandes catastrophes du XXe siècle – guerres, extermination, déracinement. Son œuvre puise dans la pensée nietzschéenne et les théories critiques de Walter Benjamin ou Theodor W. Adorno, tout en engageant une forme plastique propre, tendue, frontale, où l’abstraction est toujours traversée par le réel.
La peinture y devient matière d’expérience, surface d’archivage, condensation visuelle de la violence historique. Elle se construit par strates, accidents, gestes retenus ou violents, où apparaissent parfois des fragments d’écriture, des figures déformées, des corps à mi-chemin entre leur aboutissement et leur destruction. Son travail ne cherche pas à réparer : il expose, fragmente, assemble, jusqu’à faire apparaître des points de condensation où le regard est forcé de penser.